🧭HARONAO – La boussole de l’enfant 👶

aide à comprendre son développement psychologique et spirituel.
1 – La psychologie du développement de l’enfant

Lorsqu’un enfant nous est confié au Sekoly Alahady, il faut savoir que cet enfant vient avec son histoire, celle qui l’a façonné et qui l’a rendu unique. Aucun enfant n’est identique à un autre, bien qu’ils soient des vrais jumeaux. Il en est ainsi depuis sa conception.

Fœtus, il est façonné par le mode de vie de sa mère : Il se nourrit de la nourriture de sa mère, il écoute les mêmes musiques que sa mère, il vit les sentiments que traverse sa mère.

Quand enfin il nait, il n’est plus tout à fait une page blanche sur laquelle nous allons écrire. Il est déjà bien prédisposé à beaucoup de chose. C’est pour cette raison que nous devons apprendre la psychologie des enfants pour ne pas les traiter tous de la même manière, mais que nous puissions avoir une approche plus juste vis à vis de l’enfant si nous voulons que les enseignements que nous leur apporterons soient efficace et portent du fruit.

Qu’est ce que la psychologie ?

La psychologie est un mot qui vient du grec. Il est composé du mot ψυχή (psuchè) c’est à dire l’âme ou le souffle de la vie (par opposition au corps) Et du mot « logos » dérive du grec λόγος qui désigne la « parole », le « discours écrit » (textuel ou parlé) et, par extension, la « rationalité » (l’intelligence) puis la logique.

La psychologie c’est la science de l’âme, l’étude de l’esprit.

Ce n’est pas seulement ce qui se passe dans la tête mais surtout dans tout ce qui compose l’être humain tel qu’il est créé par Dieu. Le dictionnaire Larousse définit la psychologie comme la discipline qui vise la connaissance des activités mentales et des comportements en fonction des conditions de l’environnement.

La vie de l’être humain se développe sur 3 plans :

– Physiquement : Ses caractéristiques motrices

– Mentalement : Ses connaissances scolaires, formation du MOI, réaction affective et philosophiques

– Socialement : Ses relations avec le monde, les parents, les camarades et les professeurs

Notre leçon biblique doit donc répondre aux besoins de l’enfant dans ces trois domaines de son développement. Dieu s’intéresse à notre être tout entier Cf 1 Thessaloniciens 5.23 :

  • corps
  • âme ou l’intelligence
  • esprit

Dieu lui-même est venu s’incarner dans une famille, au sein d’une société. Nous n’avons pas d’informations sur l’enfance de Jésus. Mais les Écritures nous précise dans Luc 2.52 que Jésus croissait :

  • en sagesse (mentalement)
  • en stature (physiquement)
  • en grâce devant Dieu (spirituellement)
  • et devant les hommes (socialement)

La psychologie aidera les moniteurs et monitrices de l’École du dimanche à:

  • Bien connaître leurs brebis (caractère, comportement, besoins, vocabulaires utilisés)
  • Être capable de nourrir leurs brebis selon leurs besoins en général (corps, âme et esprit) mais aussi personnels
  • Bien connaître les environnements dans lesquels leurs brebis évoluent car ce sont aussi eux qui les façonnent

Tous ceux qui œuvrent autour de l’enfant posent les bases et les limites sur lesquelles ses habitudes, son caractère et son être entier vont se construire. La psychologie du développement traite du développement de l’individu et souvent plus spécifiquement de celui des enfants. Elle correspond à l’étude du psychisme dans sa formation et ses transformations, en insistant sur l’explication des processus de changement. Parmi les facteurs intervenant dans cette explication, nous trouvons les contextes de vie pluriels que l’individu rencontre.


2 – Le développement selon J.Piaget

a)- Le stade sensori-moteur (de la naissance à environ 2 ans)
Il correspond au développement et à la coordination des capacités sensorielles et motrices du bébé. A cet âge, l’intelligence du bébé est essentiellement pratique.

b)- Le stade pré-opératoire (de 2 à 7 ans) 
A ce stade, la capacité de l’enfant à avoir des représentations mentales, est importante (ne serait-ce que le développement du langage).
A ce stade, l’enfant est encore décrit comme « égocentrique ». Il a du mal à comprendre que d’autres puissent ne pas avoir les mêmes pensées que lui.

c)- Stade opératoire concret (7 – 12 ans)  
A ce stade, l’enfant acquiert une « mobilité croissante au niveau de ses structures mentales » et de ses réflexions. Ses théories de l’esprit deviennent plus subtiles. Il peut désormais envisager d’autres points de vue que les siens.
Par contre, les raisonnements ont encore besoin d’un support concret. Ce besoin de passer par un support concret, pratique et manipulable est important dans l’acquisition des apprentissages scolaires en primaire.

d)- Stade formel (12 – 16 ans)   
Il s’agit pour Piaget, du dernier stade. Par la suite, l’adolescent ou l’adulte pourra continuer à acquérir des connaissances mais il ne changera plus radicalement de vision du monde.
A l’adolescence, le maniement des opérations mentales progresse de façon importante, notamment parce que l’enfant commence à raisonner sur de l’abstrait.

e)- Stade formel (12 – 16 ans)  
Les adolescents ne sont donc plus obligés de passer par le concret. Ils peuvent réfléchir sur des notions en soi (le bien et le mal, l’infini, la mort etc.).
Toutefois, dans la pratique, les théories actuelles soulignent que pour les apprentissages scolaires repasser par le concret reste une bonne idée.


3 – Le développement de la foi

Nous vivons dans un monde sécularisé. Tous les hommes n’ont pas forcément cessé de croire en Dieu, mais la vérité et les pratiques chrétiennes ne sont plus le fondement et l’inspiration de l’existence de la plupart d’entre eux.

Elles ont été remplacées par la recherche des biens matériels, par la préoccupation de la justice sociale (ou autre idéal) ou par l’activité sociale.

a)- La petite enfance 

Sa foi est une confiance instinctive et sentimentale. Le point le plus important durant cette période est que les dispositions de confiance se forment inconsciemment en fonction des relations qu’il a avec ses parents, particulièrement avec sa mère.

Les fondements de la foi sont posés quand l’enfant est encore tout petit. Un enfant qui n’a pas appris à faire confiance aux adultes à ce moment-là aura plus tard des difficultés à faire confiance à qui que ce soit sur des sujets importants. En particulier lorsqu’il s’agira de foi en Dieu.

Il est donc impératif que nous saisissions l’importance capitale des premiers mois de la vie et les conséquences spirituelles que peuvent avoir les relations qui se sont tissées durant cette période. Cette disposition pour la foi est chose merveilleuse mais fragile.

Quel que puisse être le contenu du message chrétien, c’est celui présenté sous la forme d’histoires qui sera le plus efficace. C’est de cette manière que les enfants de cet âge apprennent. Ils ne font presque pas de distinction entre les différents types d’histoires.

Jésus, Dieu ou fables forment un tout. Ils habitent tous le même monde. Il n’y a pas de différence entre les miracles et la magie.

Le deuxième aspect des facultés de l’enfant est la manière de tout interpréter selon son expérience quotidienne. Toute nouvelle expérience est comprise à travers ce que l’enfant a déjà expérimenté et de sa compréhension du monde qui l’entoure.

Le troisième aspect, c’est que leur système logique est incohérent et immature.

b)- L’enfance : 7 à 11 ans 

Avec le développement intellectuel, elle devient croyante. C’est le moment où l’enfant sort du cercle relativement étroit de la famille pour s’ouvrir sur les horizons plus larges du vaste monde. Pour l’acquisition de ses connaissances, l’enfant dépend de moins en moins de ses parents et de sa famille et de plus en plus de ses maîtres et camarades.

C’est aussi à l’école que l’enfant rencontre un grand nombre de croyances différentes ou conflictuelles qui remettent en cause le monde dans lequel il a grandi.

La tâche du moniteur qui veut communiquer l’Évangile aux enfants ne consiste pas simplement à donner une leçon biblique. Il doit détecter et combler les lacunes de compréhension de la foi et de sa pratique qui sont aujourd’hui le lot de nombreux enfants.

L’idéal c’est qu’il connaisse le niveau de développement spirituel des enfants. S’il est ouvert et s’il sait faire une bonne analyse de la situation, il peut définir des objectifs spécifiques pour son enseignement, adapter son message et sa présentation.

c)- L’adolescence 

Marque une rupture avec les périodes précédentes, mais aussi une continuité à beaucoup d’égards.

L’adolescence repose sur les expériences faites dans l’enfance ; elle ne les efface pas. Cependant, l’évolution et les problèmes qui surgissent à l’adolescence sont différents de ceux rencontrés dans l’enfance. Le plus important est la recherche d’identité.

Il est sans cesse préoccupé par son image. Cette tentative de l’adolescent de construire ou de trouver son identité va de pair avec les changements hormonaux et physiques accompagnant la puberté.

Ces forces réunies provoquent la turbulence intérieure et même la victoire que les jeunes connaissent dès l’âge de douze ou treize ans. Pour la première fois de sa vie, l’adolescent sera confronté à la question « qui suis-je ? ».

La foi de l’adolescent se différencie nettement de la foi induite du petit enfant et de l’enfant. Elle glisse vers la foi grégaire.

Elle a trois caractéristiques :

# L’adolescent adhère à la foi de ses amis à laquelle il s’identifie.  

Il se peut que ce ne soit pas du tout la foi chrétienne. Mais si ses amis sont en majorité chrétiens, alors ce sera probablement le christianisme. Le fait est qu’il veut s’identifier à ce que ses amis pensent plutôt que de découvrir une foi personnelle, réfléchie et bien à lui. C’est l’instinct moutonnier ou grégaire.

# La prédominance des sentiments.  

Dans le tourbillon des émotions et l’évolution des idées, les sentiments en viennent à tout contrôler.

# La question de l’autorité se pose.  

Ce ne sont plus les adultes ou les autorités qui la détiennent. Toute autorité, religieuse ou non, doit faire ses preuves. Elle doit se soumettre elle-même à la critique. Le droit d’être “entendu et suivi” doit se gagner. Une autorité, comme celle de l’école, peut s’imposer par force ; mais elle ne gagnera pas l’adhésion de l’adolescent si celui-ci ne la tient pas pour valable. Cette foi grégaire ne facilite pas la tâche du moniteur (l’évangéliste) qui devra se battre pour se faire entendre.

d)- Suggestion de Westerhoff 
Westerhoff a suggéré que le plein développement de la foi doit passer par 4 étapes 

# Celle de la foi induite   qui est fondamentale dans la petite enfance et dans l’enfance

# La période de la foi grégaire, celle où les adolescents (et les adultes qui n’ont pas franchi l’étape) croient ce que leurs camarades ou leurs familles croient, mais n’ont pas encore la foi personnelle.

# La « foi en recherche » qui se manifeste habituellement à la fin de l’adolescence, mais ça peut apparaître tardivement vers la trentaine ou même jamais. Le jeune voudra faire ses expériences. Il ne peut plus se suffire de se rallier à la foi des autres. La recherche de la vérité peut le conduire dans différentes expériences qu’il reniera ou regrettera plus tard. Ses investigations ne seront pas que intellectuelles ?

Elles peuvent être affectives avec un besoin d’engagement pour quelqu’un ou pour quelques causes. Cet engagement lui donnera un sens à sa vie. Ainsi le jeune en recherche est beaucoup plus conscient du sens et du but de son existence personnelle.

Il doit trouver quelque chose qui le saisit au profond de son être. Jusque là, le jeune a été centré sur lui-même. Il va capituler devant une vérité ou se consacre à une cause.

Il atteste de cœur et d’esprit que le sens de sa vie se trouve au-delà de lui-même et s’impose de force.

# La « foi personnelle » – le jeune a trouvé sa foi.
Elle ne lui a pas été imposée. Elle est le résultat de sa propre recherche. C’est cette foi personnelle qui transforme sa vie.

Dans l’expérience chrétienne, c’est la conversion.

Attention, cette foi personnelle ne se manifeste pas seulement en rapport avec le christianisme.

La tâche du moniteur n’est pas de dénigrer de ses engagements mais de prêcher Christ de manière à ce que ses auditeurs en viennent à posséder une nouvelle foi en lui.


4 – La spiritualité de l’enfant

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septembre 18, 2025